De nombreux élus ruraux réclament la remise en place de trains entre Orchies et Villeneuve-d’Ascq pour désengorger le trafic routier dans les villages aux heures de pointe.

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Tandis que les herbes folles continuent d’envahir la voie ferrée de la ligne Villeneuve-d’Ascq/Orchies fermée en 2015, certains maires refusent de baisser les bras. Ils estiment que seule la remise en service du chemin de fer pourra apporter une solution à l’engorgement du trafic routier sur la traversée de leurs villages aux heures de pointe.

Cette ligne offrirait notamment un moyen de transport aux étudiants et lycéens des nombreux établissements scolaires situés le long du trajet à Orchies, Cysoing, Genech et Villeneuve-d’Ascq. Beaucoup de jeunes se font déposer en voiture par leurs parents chaque matin, s’ajoutant au trafic des salariés qui rejoignent leur lieu de travail. Une connexion avec le métro lillois est également réclamée.

Pour donner de la légitimité à leur combat, entre septembre et novembre, les élus réunis au sein du Collectif Ascq-Orchies, ont réalisé un sondage. Près de 1 600 personnes, pour la plupart issues des 19 communes traversées ou proches de la voie ferrée, ont exprimé leur avis. “Ce n’est pas rien. C’est à peu près la population entière de chaque village que nous représentons“, relève le maire d’Anstaing, Étienne Dumoulin, l’une des figures de proue de la mobilisation. Parmi les sondés, on comptabilise 871 habitants de la Pévèle-Carembault et 670 de la Métropole européenne de Lille.

Depuis 2015, trois solutions ont été envisagées pour pallier la fermeture de la ligne de train : la reconversion en voie verte dédiée aux mobilités douces (vélo, cheval…), la création d’un bus à haut niveau de service ou bien la remise en marche du chemin de fer. Bien que le Collectif Ascq-Orchies ne cache pas sa préférence pour la dernière option, les élus ont laissé la possibilité aux habitants de se positionner sur les trois scénarios.

Une grande majorité des répondants ont déclaré qu’ils utiliseraient cette ligne à condition que le transport se fasse par le rail. Ça n’a rien d’étonnant pour Étienne Dumoulin, qui décrypte : “Le bus se retrouverait coincé dans les bouchons à Villeneuve-d’Ascq pour un temps de parcours d’environ 45 minutes. Il n’y aurait donc aucun avantage par rapport à la voiture.

La transformation de la voie ferrée en voie de bus à haut niveau de service soulèverait par ailleurs nombres d’autres problèmes. Comme le montant élevé de l’investissement, estimé entre 87 et 96 millions d’euros. Ou bien encore la complexité des travaux nécessaires à l’aménagement de zones de croisement pour les bus. Il faudrait en effet procéder à des rachats massifs de foncier sur des terres agricoles ou boisées, au risque de se mettre à dos les écologistes.

La fréquence de passage des navettes est aussi très importante, pointe Jean-Luc Verlyck, le maire de Tressin, en s’appuyant sur les résultats du sondage. En partant sur un système de transport avec conducteur, on aura perdu d’avance.” Et pour cause. Selon les élus, si la ligne Ascq-Orchies était désertée par les usagers au moment de sa fermeture, c’est parce qu’elle n’offrait plus que 4 liaisons par jour (2 trains le matin et 2 l’après-midi). Le collectif ne milite donc pas pour le retour d’un TER classique, mais plutôt pour la mise en place de trains légers, autonomes en énergie (sans caténaires) et sans conducteur. Plusieurs véhicules de ce type seront expérimentés en France à partir de 2024-2025.

L’appel à la Région

Il faut parler d’une seule voix“, estime le maire de Gruson, Olivier Turpin. Ce n’est pas gagné. Car en désespoir de cause, beaucoup de maires de la Pévèle se sont aujourd’hui résignés à soutenir le projet de transformation en voie verte. “Ça ne résoudra pas notre principal problème : les bouchons sur la route. […] On ne va pas se le cacher, si les parents pouvaient amener leurs enfants en voiture jusque dans le couloir de leur établissement, ils le feraient. Le vélo, ce sera seulement pour les beaux jours et encore…” juge Étienne Dumoulin.

La solution pourrait venir de la Région Hauts-de-France, principale décisionnaire en matière d’organisation des transports. En mars, le collectif avait rencontré son vice-président Franck Dhersin. Celui-ci avait promis de financer une étude sur la faisabilité d’un bus à haut niveau de service. Sauf que “6 mois plus tard, c’est silence radio. L’étude n’a toujours pas été lancée.” Quant au courrier adressé au président Xavier Bertrand, il est resté lettre morte.

Les élus réclament désormais qu’une autre étude soit envisagée dans le but de chiffrer le coût d’un projet de train innovant. Cela permettrait de trancher le débat sur des bases plus solides. “Il faut a minima que nous puissions avoir cette discussion avec la Région“, plaide Sébastien Costeur, adjoint au maire de Villeneuve-d’Ascq. Et tous espèrent que Christophe Coulon, le successeur de Franck Dhersin, leur prêtera une oreille plus attentive.

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